GUINEE - Mort de près de 113 personnes
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Le Quotidien - Article publié dans l'édition du Samedi 24 février 2007
Plusieurs Ong de la diaspora guinéenne regroupées au sein d’une «Plate-forme» entendent faire juger le président guinéen Lansana Conté, le tenant pour «principal responsable» de la mort de près de 113 personnes depuis le début de la crise politique dans son pays le 10 janvier dernier, a appris la Pana, hier, à Paris, de source associative.
«Quand un président donne des ordres pour tirer sur son peuple, c’est qu’il ne l’aime pas. Lansana Conté est, pour nous, l’ordonnateur des tueries que nous avons connues en Guinée, il doit être jugé pour cela», a déclaré Cissé Campel, porte-parole de la «Plate-forme».
Dans un entretien accordé à la Pana, M. Campel a assuré que : «le Président Conté sera jugé, le moment venu, soit devant la justice guinéenne soit devant un tribunal européen ou devant la Cour pénale internationale».
«Lansana Conté s’est souvent vanté d’aimer la Guinée. Il a eu l’occasion de le prouver en démissionnant face à la contestation populaire, il ne l’a pas fait. Il a choisi de faire tirer sur la jeunesse de son pays. Il doit en répondre», s’est emporté le militant associatif.
Il a dit en vouloir à la communauté internationale pour «sa duplicité et sa connivence» avec les dictateurs «comme le président guinéen».
«L’Europe nous rabat les oreilles avec le discours sur l’immigration clandestine en provenance d’Afrique. Dans le même temps, elle ne fait rien pour protéger la jeunesse guinéenne qui souhaite rester au pays et se battre pour son mieux-être après le départ de Conté», a affirmé le porte-parole de la «Plate-forme».
Rappelant les liens privilégiés entre la France et la Guinée, M. Campel a critiqué la position officielle française sur la Guinée. Le Président français Jacques Chirac avait, rappelle-t-on, déclaré que son pays se limiterait à évacuer ses quelque 3 000 ressortissants de la Guinée, «si la situation venait à se dégrader».
«Nous trouvons cette complaisance vis-à-vis de Conté inacceptable. Il n’est pas normal que des dictateurs comme Conté viennent cacher de l’argent en France, que leur famille vienne se soigner, acheter des biens immobiliers», a protesté le responsable associatif.